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Pour le sourire d'un enfant

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Du 11 mai au

ATTENTION LES PHOTOS VIENDRONT PAR LA SUITE

Les hommes sont pris en charge par les hommes et les femmes par les femmes. Vous constaterez rapidement qu’ils n’ont pas de grands moyens, en découvrant la grande pièce où tous les lits de massage sont alignés. Les câbles pour relier les ventilateurs pendent un peu partout. Ils vous donneront un pyjama à mettre, beaucoup plus confortable que vos habits. La seule chose qui peut repousser certaines personnes, sensibles aux odeurs, est l’odeur du linge où vous allez devoir poser votre visage. Il sent le moisit, chose qui arrive fréquemment dans des pays très humides. Prenez donc votre propre linge si vous avez les narines sensibles, vous verrez, rapidement vous ne sentirez plus rien, seulement des doigts qui vous pressent les endroits tendus avec une extrême précision et douceur.

Bien sûre vous pouvez vous rendre dans les centres de remise en forme ou de massages, des grands hôtels luxueux de Siem Reap mais je ne vous en parlerais pas étant donné que je soutiens les petites gens, petites ONG, les handicapés, les nobles causes, tout ce qui ne nuit pas au peuple khmer qui essaient de s’en sortir… Les grands n’ont pas besoin de soutien, ni même de publicité.

J’ai quitté le centre en payant un peu plus pour mon massage et en versant une partie de l’argent de Philice et Oliver, le couple d’allemand. La fille qui m’avait massée a dit à ses amis que j’étais Suissesse et ils ont dit que les Suisses étaient bons. Pour les cambodgiens, en tout cas à Siem Reap, les Suisses sont bien vu, grâce au magnifique travaille que fait Dr.Beat Richner, Botchello, l’homme au violoncelle. Vous pouvez le découvrir dans l’onglet, des gens admirables ou sur son site.

 Beaucoup de cambodgiens se promènent avec un  t-shirt où est inscrit, dons du sang à l’hôpital de Beat. Un autre moyen, lors de votre séjour d’aider le peuple khmer. Donner votre sang chez Beat, c’est un grand don pour un pays qui a un taux de sida très élevé et tant d’autres maladies. Le sang sain se fait rare mais la demande et de plus en plus importante. Vous ne risquez rien, tout est minutieusement contrôler, comme si vous étiez chez vous.

Après se massage j’étais en forme pour aller faire quelques achats pour les jeunes filles du centre de AFESIP. J’ai donc acheté un peu plus de 50 cahiers, 50 stylos, 2 grands ciseaux pour couper le tissu (pour les filles qui apprennent la couture), 2 grandes règles métalliques et ensuite j’ai appelé Mr.Monirath, le responsable du centre que j’avais rencontré en urgence à mon arrivée au Cambodge.

Nous avons convenu qu’il passerait me prendre à ma guesthouse vers les 1200. Sur le trajet, je me suis arrêtée chez Handicap International. J’aurais aimé, si cela était possible lors de ce voyage, visiter un centre d’orthopédie et pouvoir donner un coup de main (je suis orthopédiste de formation). Une fois arrivée devant l’entrée principale je découvre un petit panneau qui m’annonce des heures d’ouvertures, fermé entre 1100-1400. Je me dis que j’essayerai de passer l’après-midi. Je traîne donc mes tongs et courbe l’échine, sous le poids de mes achats, comme certaines vieilles femmes cambodgiennes qui n’ont plus de dents, tout au long de la route sablée qui me mène à ma guesthouse.

En  zigzaguant entre les motos, qui klaxonnent et pétarades je me pose une question. Comment  font les cambodgiens sans lunettes à soleil ! Toute cette poussière ! Mère nature les a dotés de yeux légèrement bridés, peut-être qu’ils sont plus protégés que nous autres ? Je ne sais pas, même les jeunes fougueux à moto n’ont pas spécialement de lunettes ! La chaleur et la moiteur me sortent de mes interrogations.

Ma visite au centre fut très courte vu que j’étais déjà venue. Mr.Monirath était content de voir tout ce matériel destiné à son centre, car cette fois-ci, je lui ai dit que c’était pour les filles d’ici. Cette fois il n’aurait pas à transmettre le tout à Somaly Mam, qui effectue la distribution dans les centres, car quand  j’étais à Phnom Penh, j’ai également acheté du matériel scolaire et la distribution a déjà eut lieu, notamment à Kompong Cham, dans le centre des petits. J’ai essayé de lui raconté ma rencontre avec Somaly Mam et mes visites dans les différents centres. J’ai pris quelques clichés du centre et j’ai confié à Monirath que les filles étaient bien mieux à Siem Reap ou à Kompong Cham pour les petits. Elles ont plus de place, elles ne sont pas entassées comme du bétail. Avant de nous quitter il m’a demandé si je pouvais prendre une photo de lui avec le matériel scolaire, que j’avais apporté, ainsi que son collègue. J’ai promis qu’ils recevront les photos par e-mail, merci au numérique.

Une grande partie de mon après-midi je l’ai passée à mon bureau, c'est-à-dire internet café. Chaque fois que la patronne me voyait passer, elle s’empressait de me préparer ma place, avec des cacahuètes à la noix de coco et un thé froid citron.  En règle générale je passais au minimum 3-4 heures au sein de ses murs.

Les moustiques, eux aussi sont tout contents quand ils me voient arriver, car ils savent qu’ils vont pouvoir se défouler plusieurs heures. Parfois je pars à cause d’eux car je n’en peux plus. Un jour,  j’ai passé 5 heures dans ces locaux. Promis, je ne me plaindrais plus de la lenteur de connexion chez nous ! Ici, il m’est arrivé d’attendre 20minutes pour ouvrir une page. J’ai vite laissé mon site en suspend et je vous explique même pas quand j’essayais de mettre quelques photos sur mon site, l’enfer. Certes internet n’est pas cher, mais bon…

Pratiquement tous les jours je venais, quelques heures, dans l’après-midi, pendant qu’une partie du règne humain faisait la sieste. Je remplissais des pages word afin d’immortaliser mes aventures. La patronne a hélé un marchand ambulant qui passait dans la rue afin de lui acheter un petit quelque chose à grignoter. Elle cédait souvent aux caprices de son jeune fils de 4 ans.

Chaque fois qu’il voyait un marchand ambulant passer, il criait et fonçait dans la rue pour rejoindre le marchand. Quand maman ne cédait pas, il nous faisait partager son grand désespoir en criant et pleurant de toutes les larmes de son corps tout en courant après le marchand. La première fois, que j’ai assisté à tout ça, j’ai fais un saut sur ma chaise et me suis précipitée dehors en croyant qu’il lui était arrivé quelque chose de grave. Il avait même réussit à interpeler les dieux, qui contemplaient la scène du haut des nuages, tout en souriant avec béatitude. L’un d’eux en lâchât sa feuille de lotus qui atterrit directement dans la main du petit garçon. Ce dernier vint en courant dans ma direction et me fit goûter les graines de la fleur de lotus.

C’est vraiment très bon et visiblement les cambodgiens en sont très friands. Il y a un petit goût de noisette, je parle des noisettes crues bien entendu ! Si vous désirez en goûter vous croiserez souvent des cambodgiens, des enfants, en vendre le long de la route. Il faudra décortiquer l’écorce se trouvant autour des graines, qui est très souple car encore un peu humide, puis celle autour des graines.

Les patrons de cet internet café, m’ont également fait découvrir les chips sucrées à la banane séchée. Très bon, du reste j’en ai acheté un paquet pour mon trajet en bus, jusqu’à Battambang. Quand je ne savais plus quoi écrire ou que mes doigts fatiguaient, j’observais la vie cambodgienne. Le klaxon incessant des motos dup, les vendeurs mobiles qui crient afin d’appâter un éventuel client, un enfant. C’est un vrai spectacle. Une moto passe avec un gros cochon allongé à la place du passager. Une autre avec une pyramide de sac de riz et ce char rempli de pots en terre cuite, tiré par deux vaches. Un gros camion, surchargé d’êtres humains déclenche une mini tornade de poussière. Les jeunes se trouvant sur le toit du camion manquent de se prendre la tête dans les câbles à haute tension, qui pendent en travers de la route. Il y a l'équipe des chirurgiens, docteurs qui déambulent dans la rue, à pied ou à moto. On les reconnait, car ils portent tous des masques, en tissus, de couleurs différentes, qui recouvrent leur nez et leur bouche. Ils ont bien raison, car au Cambodge, il y a beaucoup de poussière. D'autres préfères la mode des gants qui remontent jusqu'aux coudes. Pratiquement dans toute l'Asie, hommes et femmes pensent que les peaux claires sont un signe de beauté et de richesse. Les gens à la peau foncée sont des hommes et des femmes de la campagne, qui travaillent non-stop sous le soleil, donc à petit revenu. Observez les filles, la plupart se mettent de la crème blanchissante. Chez les prostituées c'est encore plus flagrant. Le paradoxe est que chez nous, hommes et femmes vont au solarium pour brunir leur peau...  

J’ai passé d’agréables moments auprès de cette famille. Du reste j’ai immortalisé ces moments privilégiés et j’ai pu les leurs copier sur l’ordinateur en un clic, merci une fois encore au numérique !

En règle générale, je soupais au Central Market vers les 1730 mais aujourd’hui, j’avais perdu un peu de temps dans ma dissertation et je voulais passer chez Handicap International avant de souper. Une fois encore je me suis trouvée devant porte close, la fermeture étant à 1700 et nous étions vendredi. Dimanche je vais quitter Siem Reap pour Battambang, c’est donc à  nouveau un coup d’épée dans l’eau. Décidemment, je n’étais pas destinée à les rencontrer !

Après avoir lambiné à tous les stands du « Central Market », mes pieds ont suivit les ordres de mon cerveau, qui lui, par le biais de mes narines avait détecté comme un parfum de curry, noix de coco. Mes petons, fatigués de la journée, ont donc réussi à transporter mon corps jusqu’à une table se trouvant au milieu du marché. Plusieurs tables y étaient disposées afin de s’y rassasier. Je me dirigeais toujours au même emplacement pour de nombreuses raisons. Le responsable, le fils de la patronne était très charmant, dans tous les sens du terme, la patronne était une gentille femme, parlant couramment le français et la cuisine était délicieuse et vraiment pas cher.

Ce soir là, sur le chemin du retour, je me suis arrêtée à l’Internet Café pour essayer MSN Messenger avec le système webcam, avec la Suisse. C’est quand même chouette et moins cher que le téléphone. Petit aparté, si vous prenez votre natel par sécurité, éteignez-le ou ne répondez pas si vous recevez un appel du pays. Eh, oui, je le savais, mais j’ai quand même répondu, impatiente de pouvoir donner des nouvelles et le résultat fut très salé ! 128 frs pour 15-20 minutes de communication…

Avant de rejoindre ma chambre, je me suis arrêtée à la réception de ma guesthouse afin de louer un vélo pour la journée de demain, ma dernière journée à Siem Reap. Le vélo m’est revenu à 2 Euro la journée. J’avais envie de visiter les alentours de Siem Reap mais pas à moto. Il y a des endroits où j’aspire au silence et je dois dire que ces pétrolettes sont très pratiques mais parfois trop bruyantes, surtout si votre chauffeur est un adepte du klaxon.

Samedi 12 mai 2007 à 0500

Levée à 0500, bien avant le soleil, qu’elle idée saugrenue, je suis en vacances ! Je ne me suis pas ouverte comme la fleur du lotus, aux premiers rayons du soleil, j’ai dû mettre mon réveil.

J’ai décidé de me lever aussi tôt car pédaler sous des grosses chaleurs et environ 86% d’humidité ça ne me tentait guère. Après un petit café et un « Nonpao », gâteau chinois, le soleil commençait à pointer l’extrémité de ses tentacules, il était temps pour moi d’enfourcher ma bicyclette cambodgienne.

J’ai vite rejoins le vieux marché afin de longer la  « Stung Siem Reap », la rivière de Siem Reap en direction de Sisophon.  Rassurez-vous je ne suis pas allée si loin. La trouille de crever et de devoir rentrer à pied, ont un peu freiné mon enthousiasme. Je suis donc allée à Phnom Krom à environ 15km de Siem Reap. Pas mal, 30km avec un vélo sans vitesse, une selle vétuste, une chaîne, pas en or du tout, sur une route inconnue, car j’avais décidé d’aller « là où le vent me mène » (va où le vent te mène, disait Angelo Branduardi dans sa chanson) !

Comme j’avais un petit panier à l’avant de mon vélo, j’ai pu y déposer mon sac à dos, qui soit dit en passant, ne me lâche pas !

Il est toujours collé à moi et en règle générale, il marche toujours derrière moi ! Parfois je lui explique que je vais sortir sans lui et il prend à parti son pot Nikon, qui lui skate en permanence le sac. Je le surnomme le cyclope, car il n’a qu’un œil mais il a une particularité, il photographie tout ce qui me touche et à une qualité de 6 millions de pixels. Il me la joue flatteur en me faisant comprendre qu’il gravera toutes nos aventures dans sa mémoire de 2Gb. Bien évidemment je cède à leurs caprices et je me les trimbale tous les deux, tous les jours, sauf la nuit dieu merci !

Nous avons trouvé un compromis, pour eux, la balade à vélo, se fera dans le panier afin que mon dos respire un peu. Depuis plusieurs jours il est en apnée et tout mon corps s’en plaint.

Aujourd’hui c’est donc mes cuisses qui seront mises à contribution.

Alors que je longeais la rivière et que gentiment je m’éloignais de Siem Reap, je traversais des petits villages khmers. La vie battait déjà son plein. Les enfants longeaient la route dans leur petit uniforme bleu et blanc en direction de l’école. Les adultes partaient travailler où préparaient de la nourriture à vendre sur le bord de la route, pour les gens qui ne peuvent rentrer chez eux, comme les motos dup où pour les gens de passage. Certains installaient des présentoirs, fabriqués avec du bois et des feuilles de palmier où ils y exposaient des morceaux de poissons afin de les faire sécher au soleil.

Les cambodgiens me regardaient avec étonnement mais c’était à peine perceptible derrière leur éternel sourire. Le sourire cambodgien. Il ressemble tant aux 216 visages du Bayon, celui de Lokesvara. Un sourire qui dégage une certaine paix intérieur, de la sincérité, une extrême douceur. Parfois je m’arrête et les observe. C’est très difficile de desceller, de la colère, tristesse, joie, ils sont si introvertis. Leur carte de visite est leur sourire. Si nous avons la possibilité de plonger son regard dans le leur, nous pouvons déceler, une certaine tristesse, fatalité !


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