lanath
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Pour le sourire d'un enfant
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ATTENTION LES PHOTOS VIENDRONT PAR LA SUITE J’ai retrouvé mon couple d’allemand dans la même guesthouse que moi et j’en ai profité pour leur dire ce que j’avais fait de leur argent. Ils étaient satisfaits. Le lendemain ils partaient visiter la cité d’Angkor avec un passe de 3 jours. Ils m’ont proposé de les accompagner mais comme je ne savais encore combien de jour j’allais visiter la cité, étant donné que la dernière fois, il y a cinq ans, j’avais pris un passe de 3 jours. J’ai donc décliné leur offre et j’ai finalement opté pour une journée dans la cité d’Angkok à 20 dollars et 10 dollars pour la journée de la moto taxi. A Siem Reap, malheureusement on ne peut pas louer une moto, contrairement à Phnom Penh, mais il y a les vélos. Comme je décide de prendre un passe d’un jour seulement, j’accepte la proposition du moto dup, il viendra me prendre à 0430 afin que je voie le levé du soleil sur Angkor Vat. Jeudi 10 mai 2007 à 0400
Mon réveil sonne à 0400, j’ai de la peine à décoller mes paupières. Elles semblent scellées à tout jamais. Me voilà à moitié vautrée au fond du moto dup, la tête encore dans le cirage. Pas de touristes à l’horizon, seuls quelques Cambodgiens qui partent au travail où qui vont chercher quelques touristes farfelus comme moi qui ne pensent qu’à une chose, voir le levé du soleil sur Angkor Vat. Il y a cinq ans je n’avais pas eu le courage de me lever aussi tôt et n’avais de ce fait que pu admirer le coucher du soleil depuis le Phnom Bakheng. La fraîcheur du matin me réveille avec douceur. En chemin je réfléchi toujours si je veux prendre un passe de plusieurs jours. La moto s’arrête aux portes de la frontière de la cité d’Angkor. Une journée me suffira, c’est décidé. Je vais donc visiter; - Angkor Vat (le plus grand, le plus visité, à l’entrée de la cité et toujours entier) - Ta Prohm (la végétation reprend son droit, images de Tom Raider) - Le Bayon (le génie créatif de l’égo de Jayavarman VII,216 visages au sourire énigmatique) - Bakheng (magnifique vue, au couché du soleil, sur Angkor Vat et le Tonlé Sap. On peut y accéder à dos d’éléphants si trop fatigué !)
Les temples d’Angkor : Angkor, veut dire en sanskrit nagara, « ville royale » ou « capitale ». La cité d’Angkor la 7ème merveille du monde ! Celle que l’on appelle la cité d’Angkor, était il y a très longtemps (802 à 1432) la capitale de l’ancien Empire Khmer. Elle représentait parfaitement la fusion de l’ambition créatrice et de la dévotion spirituelle des dieux-rois de jadis. Chacun voulant surpasser son prédécesseur par l’édification de sanctuaires de taille, d’envergure et de symétries inégales, tel Angkor Vat, le plus grand édifice religieux de la planète et le Bayon, l’un des plus mystérieux. Les centaines de temples qui subsistent ne constituent que la partie sacrée de l’immense centre politique, social et religieux d’un royaume qui s’étendait de la Birmanie au Vietnam. A son apogée, Angkor abritait 1 million d’habitants, alors que Londres n’en comptait que 50'000. Les demeures, les édifices publics et les palais, construits en bois, ont disparu depuis longtemps ; la brique et la pierre étaient réservées aux divinités.
Angkor Vat :
0500, la cité se réveille doucement, on peut encore entendre, les bruits naturels des lieux. Dans une demi-heure le charme va être rompu par l’arrivée des cars de touristes… Je profite un maximum de cette sérénité qui plane car dans quelques minutes, une foule de gens va fouler les pavés d’Angkor Vat en se précipitant, en vous bousculant pour effectuer en premier, le cliché ! De quoi vous rendre agressif et de quoi vous faire fuir les lieux… Angkor Vat est le plus grand, le beau, le plus fou et celui qui est encore debout. Il est le plus faste édifice religieux du monde. Il fut probablement construit comme temple funéraire de Suryavarman II (1112-1152) en l’honneur de Vishnou, divinité hindoue à laquelle le souverain s’identifiait. Il est orienté vers l’ouest, ce qui est tout à fait exceptionnel. L’ouest symbolisant la mort, de nombreux spécialistes en ont conclu que le temple devait-être, à l’origine, un tombeau. Cette idée se trouvait étayée par les splendides bas-reliefs élaborés dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, une pratique utilisée dans les anciens rites funéraires hindous. Vishnou étant également souvent associé à l’ouest, il semble désormais qu’Angkor Vat servit à la fois de temple et de mausolée de Suryavarman II. Par contre tout à fait entre nous, Angkor Vat est impressionnant, imposant mais n’est pas mon préféré. Je préfère Angkor Thom, le Bayon, le Ta Prohm où la nature démontre sa force, sa puissance. Pour les amoureux de « Tom Raider » c’est dans ces ruines que le film fut tourné ! Et le Banteay Srei, un petit joyau de l’art angkorien, un temple hindou dédié à Shiva, taillé dans une pierre rosée, possède des sculptures d’une finesse exceptionnelle. Des sculptures en trois dimensions encore intact. Banteay Srei signifie « citadelle des femmes » et l’on affirme que les sculptures si raffinées ne peuvent être l’œuvre d’un homme. Il a fallu que je joue du coude à coude afin de parvenir dans le parc d’Angkor Vat, qui se trouve à l’intérieur de celui-ci. Le soleil sortait timidement mais des nuages décidaient de le protéger, une protection très rapprochée qui dura jusqu’aux alentours des 8 heures. Joli pied de nez à cette horde de touriste qui s’entassait sur les marches, les murs, les ruines, les pavés du temple. Aucun respect, seul préoccupation générale, le cliché type, le levé du soleil sur Angkor Vat. Comprenant que le soleil ne serait à son apogée et que la foule serait inévitablement sur chaque cliché, le charme était définitivement rompu pour moi. Je me suis donc éloignée de cette foule en délire et j’ai traversé cet immense parc pour rejoindre l’antre d’Angkor Vat. Dans un coin du parc, non loin des habitations des moines avec qui j’avais conversé il y a cinq ans déjà, je me sentais bien et enfin sereine, le calme était revenu au fond de moi. Je n’entendais que les bruits de la nature qui se réveille, les moines psalmodier, de temps en temps le gong de leur timbale retentit comme du fond de la jungle ou de la terre. Malheureusement le bruit des moustiques dans mes oreilles et la douleur de leurs piqures sur ma peau me sort brusquement de ma méditation. Vraiment pas synchro ces moustiques en plus le bruit aigu que font leurs ailes énerve avant même la douleur infligée par leurs multiples piqûres… Les moustiques, une plaie pour les gens comme moi qui les attirent. J’ai oublié ma citronnelle seul produit qui fait de l’effet, me concernant. Je m’asperge d’anti-moustique pour touriste mais rien ni fait, il se défoule sur les parties de mon corps qui ne sont pas protégées par un vêtement. Certains on même le culot de remonté par le bas de mon long bermuda et se trouvant bloqués à la hauteur des cuisses ils piquent jusqu’à leur mort. Décédé en se retrouvant écrasé contre une cuisse par un objet non identifié, qui est en faite ma main. Ils ont l’art de vous saboter une visite. Les piqûres apparaissent sous forme de plaques, grandes comme des pièces de 5 francs et la démangeaison est insupportable à cause de la quantité de piqûres. J’essaie de l’ignorer mais c’est impossible et me voilà toute énervée ! Ma visite va donc se terminer au pas de course. Une fois à l’extérieur du temple d’Angkor, une horde de cambodgiens vient à me rencontre, soit pour me vendre une babiole, à manger où me proposer de m’emmener en un autre lieu. Je repousse toutes propositions d’un non merci en Khmer, avec le sourire et rejoins mon chauffeur attitré pour la journée. A ma demande il m’emmène à Ta Prohm, le cite envahit par la nature. Un de mes préférés. Je me repose un peu pendant le trajet en moto dup car mes genoux me font un peu souffrir et il n’est que 10 heures, la journée va être longue, surtout ce genre de journée. Les journées à visiter la cité d’Angkor sont réputées pour être ardues. Un massage s’impose une fois la ou les visites terminées. Bienvenue en un lieu mythique où d’étranges dinosaures se sont transformés en arbre et où l’esprit de Lara Croft flotte tout autour de vous…. Je redécouvre cet endroit magique. Pendant un instant, assise sur une racine d’arbre, mon esprit vagabonde. J’essaie d’imaginer les habitants d’alors qui vivaient dans cet endroit digne d’un conte de fée. Mon regard s’arrête sur une liane et je vois Angelina Jolie fendre l’air et sauter avec grâce, comme un félin, sur les ruines du temple. D’accord, pure spéculation mais pas complètement puisque c’est ici que Tom Raider a été tourné… Je sors vite de mes songes, les ennemis attaquent avec rage. Ils sifflent déjà dans mes oreilles et leurs piqûres me semblent insoutenables. C’est tellement désagréable que je visite cette vieille cité à grands pas, pratiquement en courant. Des japonais déboulent, ils se croient seuls et posent devant toutes les ruines et arbres, pendant que j’attends gentiment qu’ils aient fini afin de continuer ma séance photos qu’ils ont interrompue brusquement. Je profite de cet immense silence, le chant des oiseaux, des bruits propres à la nature, tout en découvrant les restes d’un temple. Dans ce dernier je découvre un enfant d’à peine 6 ans. Près des offrandes et de l’encens pour Bouddha. Ses habits sont décharnés. Je m’arrête vers lui, me présente en khmer, un magnifique sourire illumine son visage noirci par un manque d’hygiène certain. Il se présente à son tour et je lui donne quelques ballons gonflables. Tout heureux, il s’enfuit un peu plus loin, là où se trouve sa mère et ses trois petites sœurs. Il brandit fièrement, ses ballons devant ses sœurs et sa mère. L’une d’elle se met à pleurer. La mère essaie de la consoler et me regarde sans oser demander. Rapidement, je sors de mon sac les plus belles couleurs de ballons pour sécher les larmes de cette petite fille. A la vue du ballon rose, elle bondit dans ma direction mais au dernier moment elle s’arrête, regarde le sol, ses pieds ou la vie fascinante des fourmis qui semble plus importante que mes ballons colorés… Elle lève la tête tout doucement et plante son petit regard d’enfant timide dans le mien. Ce regard, aux yeux en forme d’amande, avec des cils de girafes, si long et fin qui battent l’air avec douceur et ce regard si pénétrant, sombre et si clair à la fois, qui vous aspire ! Ce regard qui pétille de joie et de tristesse en même temps. Le temps c’est soudain arrêté… Je vous ai dit que l’endroit était magique ! Alors je m’accroupis afin de plonger mon regard dans le sien tout en lui tendant un ballon rose. On dit que les yeux sont les fenêtres de l’âme et cette âme là est encore pure, puisse-t-elle lire dans la mienne… En le prenant, elle joint les mains et s’incline tout en me disant merci en khmer, comme sa maman lui souffle dans son dos car elle est encore petite. Au Cambodge, il n’y a pas besoin d’un parent ou d’un adulte pour souffler à un jeune de dire merci tout en saluant les mains jointes. Tout ça est naturel. C’est une question de respect. Après avoir fait quelques photos de cette famille j’ai repris ma visite impatiente de terminer ne supportant plus les moustiques. Je suis à la limite d’être en furie. Je me positionne dans un coin des ruines du temple pour prendre mon dernier cliché, celui de cet arbre qui avale le temple de ses racines. Il faut un grand angle tellement que c’est gigantesque. On dirait que tout ça est vivant, un peu comme dans le seigneur des anneaux, quand les arbres de la forêt se rebellent ! Ah ! Non, voilà les japonais ! Ils sont sur mes clichés, je dois les effacer. Ils s’affolent comme des enfants et escaladent les ruines pour prendre des clichés exceptionnels sans respecter le cite. Des panneaux demandent aux visiteurs de ne pas grimper sur les ruines et tout une partie du temple est fermé car dangereux pour cause d’éboulement ! Les fans de la photo enjambent la corde qui protège le mur se trouvant sous « l’arbre avaleur de pierre ». Je vais regarder si celui-ci va les avaler… Rien ne se produit, les rires et cris du groupe de japonais m’extirpe de mes rêveries. Je prends deux clichés et décide de quitter définitivement les lieux. En chemin un couple se prend en photo, je me propose de les prendre tout les deux. En échange le mari me prend à mon tour dans cette majestueuse végétation, je vais avoir une photo de moi au Cambodge comme ça ! Sur le chemin qui me ramène vers mon moto dup, je croise une mère et ses quatre filles. Vous avez deviné, je n’ai pas résisté à prendre quelques clichés et distribuer des ballons. En prenant une des petites en photo je découvre qu’elle a une grosseur au dessus de l’œil droit. Elle essaie de la dissimuler avec ses cheveux. On dirait une infection et non une inflammation suite à un coup. Encore une famille qui n’a pas les moyens ou la possibilité d’amener leurs enfants à l’hôpital… Toutes les quatre elles marchent côte à côte. Soudain, la plus petite, environ 3 ans, s’arrête net et crie. C’était comme si devant ses pieds il y avait un obstacle qu’elle ne pouvait franchir seule. En faite elle appelait ses sœurs au secours. Vous n’imaginerez jamais quel était l’obstacle ?! Sa grande sœur est venue à regardé dans la direction que lui indiquait le petit index de sa sœur. Elle montrait le sol. Je me suis alors approchée et j’ai découvert une colonne de grosse fourmi, qui traversait le sentier. Celles qui finissent dans la fameuse soupe cambodgienne. La grande sœur a donc soulevé sa sœur afin de l’aider à enjamber la colonie de fourmis. Une fois de l’autre côté, la petite a regardé la ligne rouge déambuler sur le sentier avec un sourire sur les lèvres. La petite histoire ? Dans le bouddhisme toute forme de vie doit être respectée, protégée même celle qui peut vous sembler insignifiante, car tout à sa place sur terre, à son utilité. Le moto dup me ramène vers le Bayon où se trouvent tous les petits stands pour manger ou acheter des souvenirs. Je décide de faire une alt pour manger, boire et surtout me reposer. C’est agréable, plus un touriste à l’horizon. Les cars les ont tous ramenés à l’hôtel, afin qu’ils puissent se reposer un peu dans des pièces climatisées et manger à leur goût et leur faim. Une fois repue, je demande au Moto dup de m’amener au Phnom Bakheng. Un petit site dans les hauteurs, non loin du Bayon. La plupart des gens, visitent se site au couché du soleil, car il y a une magnifique vue sur la cité d’Angkor. On peut même apercevoir Angkor Vat. Il y a 4 ans, je suis venue ici pour le coucher du soleil mais je peux vous dire que je ne réitérerais pas cette visite. Je n’ai jamais vu autant de monde sur un site aussi petit. Les gens se bousculaient pour prendre le plus beau cliché du Dieu Râ qui faisait sa révérence avec grande grâce. La cité s’illuminait de mille feux et les pierres des temples tiraient sur le rouge. Malheureusement, vous ne pouvez vous imprégner pleinement de cet instant magique car le brouhaha des gens autour de vous, qui courent dans tous les sens pour prendre des clichés, le crépitement des flashes et les commentaires de tous, dans toutes les langues gâchent un peu le spectacle. C’est pourquoi cette année, je m’y suis rendue à 1300. En bas de la petite bute, des éléphants vous attendent pour 15 US dollars. Chacun son sentier. Les éléphants gravissent sur le chemin se trouvant à gauche de la colline et les marcheurs sur le chemin de droite. L’escalade centrale n’est plus autorisée! Pour des raisons de sécurité. C’était plus court mais très escarpé. A vous de choisir votre moyen de déplacement. J’ai bien entendu opté pour le chemin de droite. Dans une moiteur pesante, je m’engage donc sur le chemin de droite, seule et la végétation m’avale en un rien de temps. Ayant toujours un krama avec moi (foulard à carreau typiquement khmer) je m’emballe toute la tête dedans afin de n’avoir aucune surprise venant des arbres. Arrivée au sommet, les mêmes pierres que jadis sont là, rien n’a bougé. C’est le premier des temples –montagnes (889-910). Je croise un jeune couple cambodgien prenant leur pause à l’abri du soleil sous les branches d’un arbre. Une petite brise s’est levée et balaye les cheveux de la jeune fille qui viennent se déposer sur son visage et le lui dissimuler. Son regard traverse timidement ces quelques mèches. Ces deux là sont amoureux, ils ne se quittent pas des yeux mais on sent une immense timidité dans leur regard et leurs gestes. Ils sont seuls au monde. On dirait presque deux statues, les seules restées intactes au milieu de ses ruines. J’escalade les marches abruptes du temple, qui comporte cinq étages, soit sept niveaux et je contemple dans un immense silence, le spectacle qui s’offre à moi. Pendant un moment j’essaie d’imaginer quelle fut la vie en cet endroit sous le règne de l’ancien Empire Khmer, celui des dieux-rois de jadis, l’âme du royaume cambodgien (802-1432). Les oiseaux amènent la petite musique de méditation. Les sept niveaux représentent les sept paradis hindous ; le nombre total des tours, 108 sans compter le sanctuaire central, est un chiffre porte-bonheur, en corrélation avec le calendrier lunaire. Une fois redescendue sur terre, dans les deux sens du terme, je me suis promenée autour des ruines. J’ai relâché un peu ma vigilance afin de mieux profiter de ce qui m’entourait. Une trentaine de mètres plus loin, il y avait un cambodgien, en short et à pieds-nu en train de tirer sur les branches d’un arbre pour y récolter de petits fruits noirs. Quelques mètres plus loin il y avait sa maison. Mon attention était portée sur lui et je ne regardais plus où je mettais les pieds. Soudain, un bruit bien précis me fit arrêter net. Mon oreille droite venait d’entendre un certain « ssssssssssssss » …. Mon cœur s’emballait, car mon cerveau avait déjà envoyé une info : - Est-ce un serpent ? Tout en pensant ça, ma tête s’est tournée tout doucement en direction du bruit. Un serpent noir, tout fin, dressé sur sa queue, à un mètre de moi, sur ma droite. Une seule chose me vain à l’esprit, ne pas bouger. Il fait environ 120cm, il est noir et tout fin, il me semble qu’il a deux petites lignes jaunes de chaque côté de la tête. Il est parti aussi vite qu’il était apparu. Tellement rapidement que je n’ai pas réussi à voir où il s’en est allé mais ce face à face m’a semblé une éternité. Après ces émotions, j’ai rejoints le cambodgien qui cueillait les petits fruits dans l’arbre. Alors que je le regardais faire, une jeune fille est sortie des ruines d’une maison en courant dans ma direction. Comme si nous nous étions perdues de vue depuis plusieurs années. En faite elle était heureuse d’avoir de la visite près de chez elle. Elle m’a donc fait goûter ses petits fruits noir, ressemblant à des cerises, en plus petit. Je les ai immédiatement reconnu, souvenez-vous, dans cette famille de Siem Reap, avec la grand-mère, elle m’avait fait goûter ses petits fruits en les roulants dans du sel, mélangé à du piment. J’ai constaté que les cambodgiens en sont très friands, surtout lors de long trajet en bus ! Nous avons communiqué pendant un laps de temps, par gestes, quelques mots d’anglais et de khmer, malheureusement les barrières de la langue abrège parfois une chaleureuse rencontre. Au moins on ne risque pas de trop parler ! Le silence, les sourires et les regards ont parfois un charme bien plus puissant que les mots. Une fois mon moto dup retrouvé à l’ombre de la végétation en train de piquer un petit somme, je lui ai expliqué mon aventure du serpent. Il m’a dit qu’il y avait effectivement beaucoup de serpents dans les ruines (comme les vipères chez nous). Qu’il existait le serpent des rizières, des arbres qui n’était pas très dangereux. Par contre quand je lui ai dit qu’il était noir, il m’a répondu ; - Très dangereux ! J’ai quand même fait une petite recherche sur internet et le serpent qui ressemblait le plus au mien, serait un serpent volant ! Il vit dans les arbres, les rizières, il est long, fin et très rapide. On dira que c’était celui-ci histoire de ne pas paniquer vu qu’il n’est pas mortel. Direction le Bayon, ma dernière visite, ça tombe bien car j’en peu plus, je suis sur les patellas ! Le Bayon est pour moi, unique. Entre le génie créatif et l’égo de Jayavarman VII, roi légendaire du Cambodge. On y découvre 54 tours gothiques, ornées de 216 visages monumentaux de Lokesvara (autre nom du bodhisattva Avalokiteshvara) au sourire énigmatique. La ressemblance du bodhisattva avec le grand souverain est évidente.Ces multiples visages, à la fois sévères et compatissants, veillent depuis tous les angles de l’édifice ; ils symbolisent la puissance, l’autorité et la bienveillance, qualités indispensables pour gouverner une population disparate et dispersée dans un vaste empire. Où que l’on soit dans le temple, on est environné de visages, de face, de profil, à la hauteur d’homme ou en surplomb. C’est comme si tous ces visages étaient les gardes de la cité. Placé exactement au centre de la cité d’Angkor Thom. Ils veillaient sur les sujets jusqu’aux plus lointaines provinces. A son apogée, la région aurait compté 1million d’habitants. Etant donné que le Bayon est vers l’est, les visiteurs viennent très tôt le matin afin d’admirer les rayons du soleil levant caresser tous ces visages les uns après l’autre. Au crépuscule, le charme agit également, lorsque la lumière quitte progressivement les visages pour les plonger dans une obscurité totale. Vous découvrirez sur 1,2 km de mur, plus de 11'000 personnages qui représentent l’histoire de la cité d’Angkor. Angkor et ses batailles. Des soldats khmers qui partent au combat, les éléphants et les chars à bœufs, les mêmes que ceux utilisés aujourd’hui dans le pays. La fuite des Cham, le culte du Linga, la bataille navale, la défaite des Cham, le défilé militaire, la guerre civile, omniprésence du roi, défilé de la victoire, arrivée du cirque en ville, terre prospère, retraite des Cham, pillage d’Angkor par le Cham et nouvel affrontement (1181). Je quitte le Bayon pour marcher tout autour de ce dernier afin de le contempler de plus loin. Tous ces visages, où que vous soyez ils vous suivent du regard avec ce sourire si doux, si chaleureux. Pendant un instant, je m’abrite sous un arbre à côté d’une pagode. L’odeur de l’encens me dit que des gens prient, font des offrandes. En effet, de jeunes moines sont en train de psalmodier des prières pour un jeune couple cambodgien. Il règne un silence indescriptible, seuls bruits, le murmure des moines et les différents sons de la forêt. Ils forment une mélodie apaisante. Il est l’heure de rentrer, je suis épuisée.
Vendredi 11 mai 2007 Fut une journée d’achats et de visites. J’ai commencé ma journée par une petite balade dans les rues de Siem Reap afin d’éviter les grandes chaleurs. Aux alentours de 0900, je me suis rendue chez les masseurs aveugles. Se sont pour la plupart de jeunes aveugles qui ont suivi une formation de masseur et qui ne peuvent subvenir à leur besoin que par le biais des massages. La vie est déjà très difficile pour les bien portants alors imaginez qu’elle peut-être la vie de gens handicapés, livrés à eux-mêmes et sans soutiens. Pour une heure de massage chez Seeing Hands Massage, vous payerez 4 US dollars. Après une route infernale entre Poipet et Siem Reap ou après une longue visite dans les temples de la cité d’Angkor vous n’aurez qu’une envie vous faire masser. J’étais allée pour une petite heure et du coup j’ai fait 2 heures, ce qui vous fait tout le corps, recto-verso, pour 8 US dollars. Franchement c’était très agréable et en vous faisant du bien vous contribuez à aider de jeunes aveugles qui essaient de gagner leur vie.
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