lanath
Pour le sourire d'un enfant

Home
01

Association AVEC
02

Projet
03

Mon journal khmer
04

Livres et Films
05

Guestbook
06
Suite du 3 au 6 mai

Sur le chemin du retour, avec beaucoup de gentillesse, Monirath et son collègue propose de m’amener à une station qui vend les billets pour les bus de Capitole. Souvenez-vous, 6 dollars à la guesthouse et 3 dollars ici. A la suite de ça, ils m’ont déposé à ma guesthouse et j’ai promis de venir les voir lorsque je reviendrai de Phnom Penh.

Dans l’après-midi, j’ai flâné dans les rues de Siem Reap. Entre autre dans le vieux marché, vers une école où j’ai aidé deux enfants pauvres, qui eux n’étaient pas à l’école, à cueillir des petits fruits dans un arbre.

Ils ressemblaient à des raisinets. Bien entendu, je n’ai pas pu m’empêcher de les mitrailler de photos et j’ai fait la distribution de ballons. Dans mon sac j’ai un paquet de 100 ballons que j’ai exprès acheté pour distribuer aux enfants que je croise. Ils adorent ça.
Du coup, ils ont appelé tous leurs copains qui se trouvaient de l’autre côté du mur et qui terminaient l’école. J’en ai gonflé un, j’ai tiré dessus pour qu’il siffle quand il se dégonfle. Ils sont touts parti dans un éclat de rire et on mis en bouche leur ballon afin de tenter l’expérience. Quelques petites photos pour marquer le coup, le visionnage de ces dernières sur l’écran de mon appareil et ils s’esclaffent sur les uns et les autres. Que de sourires pour trois fois rien...

Plus tard et plus loin, je croise un des enfants avec mon ballon, il est accompagné de son père et de son frère, le ballon est attaché à une ficelle et il s’amuse à chouter dedans. En me voyant il me fait des grands signes et un magnifique sourire.

Sur le chemin du retour, non loin de ma guesthouse, je vis une vieille maison typique cambodgienne. Depuis de l’autre côté de la route afin de ne point déranger, j’ai pris quelques clichés. Une vieille dame était assise en haut d’un escalier, la voyant et étant un peu gênée, j’ai joints les mains à la façon cambodgienne et me suis inclinée de la tête. Elle m’a fait signe de la rejoindre.

  

Madame San, 78 ans, grand-mère, plus une seule dent et la tête rasée mais malgré tout avec un sourire d’enfer. Un sourire orange et noire en lui et place des dents.

Sa fille nous rejoint me présente ses fils et filles. Ils sont tous étonnés quand je leur dis que je suis fille unique et quand je donne mon âge, ils me donnent beaucoup moins
Pour converser avec cette famille ce fut très folklorique. Je me suis débrouillée avec mon livre "khmer express" et le fils connaissait deux, trois mots en anglais. La grand-mère m’a offert, on va appeler ça l’apéro, des petits fruits, des longanes, ressemblant étrangement à des litchis,mais en plus petit. Une fois décortiqués ils les roulent dans un sachet au fond duquel se trouve du sel et des épices rouges, du piment concassés. Pour y avoir goûté, je confirme c’est bon, mais attention l’épice rouge, c’est explosif ! C’est du piment concassé... Je vous laisse imaginez la suite ! Au moins tout le monde a bien ri. Ils ont allumé un petit ventilo et cacher les rayons du soleil à l’aide d’un krama afin que je n’ai pas plus chaud ! Sur la terrasse se trouvait la cuisine, avec un réchaud et deux, trois casseroles où mijotait du riz. La grand-mère me montre le contenu de la casserole en faisant comprendre que j’étais invitée. A ce moment là, les enfants rentraient de l’école et venaient avec empressement regarder qui était l’intrus chez eux...
Comme d’habitude, au plus petit je fais la distribution de ballon et ensuite c’est le moment des photos.

 Quand j’ai montré à la grand-mère sa photo, elle a rit, tout en cachant les dents qu’elle n’avait plus et ne semblait pas croire que c’était elle. Du regard elle interrogeait sa fille. Quand le fils (petit fils) s'est vu en photo, il a immédiatement regardé son ventre. Eh, oui, un peu enveloppé le jeune homme ! Sa grand-mère riait et s’est penchée vers lui pour lui pincer un des bourrelets.

Des petits chiots jouaient devant la maison, dans le sable et ils n’arrêtaient pas de se gratter. Je n’ai pu résister de m’approcher afin de leur faire une petite caresse, chose que j’ai tout suite laisser tomber en constatant les plaies purulentes qu’ils avaient. Certainement la gale. Après ce bon souper khmer, en famille, tous assis parterre à déguster du riz, de l’amok et des légumes, j’ai fait des puzzles avec les petits.


 

Vendredi 4 mai 2007, 0900 départ du bus pour Phnom Penh, environ 355 km.

Levée à 0430, je me suis prise une douche, j’ai préparé mon sac et l’ai déposé à la réception tout en y déposant les clés.

Les cambodgiens s’arrêtent de travailler tard, le soir et ils reprennent tôt le matin, 7 jours sur 7. Pour une fois, j’ai pris un petit déjeuner, un plat de fruit, composé de mangue, papaye, pastèque et d’autres fruits que je ne connais pas, le tout avec un thé chaud. Une fois repue, j’ai entrepris une petite balade digestive. A cette heure-ci les couleurs sont plus belles, plus chaudes, c’est mieux pour les photos.

Les enfants partent déjà pour l’école, vêtu de l’uniforme, le bas doit être noir ou bleu marine et le haut une chemise blanche. Ils sont soit à vélo, transportant le petit frère ou la petite soeur ou à pied.

Les moines quand à eux, commencent leur tournée des offrandes et prières. Ils réitèrent leur tournée un peu avant midi et le soir avant le coucher du soleil.

Aux alentours de 0810, mister Monirath m’a rapporté à la guesthouse, l’article que j’avais écrit à la tribune de genève, oublié dans son centre. Etant donné que le jeune qui tenait à m’amener à la station de bus était parti avec des clients japonais. Je suis donc partie chargée comme une mule, mon sac était censé s’alléger au fur et à mesure mais il devenait toujours plus lourd. J’attendais qu’un chauffeur propose de m’emmener, moins d’une minute dans la rue et c’était bon. Un homme, d’un âge certain, me propose de m’emmener pour 1,5 dollars, je lui propose 1 dollars, parce qu’il faut toujours marchander, c’est le jeu, mais sans profiter. Une fois à la station de bus, me rendant compte du trajet et que mon chauffeur ne devait pas souvent emmener des touristes, je lui ai donné ce qu’il m’avait demandé au départ, mais en riels, ce qui faisait un peu plus. Après l’avoir remercié en khmer, il a joint les mains et ma remercié avec un immense sourire mélangé à de la surprise et de la timidité.

Phnom Penh – Siem Reap c’est 355 km sur une bonne route goudronnée. Nous avons mis 5 heurs en s’arrêtant plusieurs fois. Pour comparer l’incomparable, Poipet – Siem Reap, 155 km en 7 heures sur une route non goudronnée, complètement cabossée et éventrée.

Pendant le trajet, j’ai fait la connaissance de ma voisine, cambodgienne, San, 37 ans. Alors que j’étais en train de lire mon livre, Khmer Express, je sentais chez elle un vif intérêt à ma lecture. J’apercevais du coin de l’oeil son visage se rapprocher de plus en plus de mon épaule. Je me suis donc présentée en khmer : - khnhom chmoss Nathalie. Khnhom chiu chunn chiat Suisse. (Je m’appelle Nathalie et je viens de Suisse) Un grand sourire est apparu sur son visage et elle m’a répondu : - khnhom chmoss San. Pendant une heure, à l’aide de mon livre je me suis perfectionnée avec elle dans la langue khmère, dans la prononciation. Sorry Susan !

Le paysage est vraiment magnifique. Parfois mes pensées s’évadaient quelques années en arrière, dans les livres que j’avais lu du Cambodge, la période Khmer rouge. En regardant San dormir, visiblement paisiblement, je me disais qu’elle avait vécu tout ça ! Le sommeil m’emporte pendant une petite heure, à mon réveil San me propose de partager des graines. C’est comme des graines de courge, rouge. Il faut les décortiquer, alors que j’ai nous je mange les graines de pipasses sans les décortiquer...

A Phnom Penh, j’avais prévu de retourner à la Narin guesthouse, il y a cinq ans je l’avais beaucoup appréciée. A l’arrivée de notre bus, comme d’habitude, les cambodgiens se jettent littéralement sur nous, pour nous emmener, soit à notre guesthouse, soit à celle qu’ils vous proposent, généralement celle pour qui ils travaillent. Tout d’un coup je vois un petit bout d’homme avec une pancarte où figure mon prénom. Je vois que le natel a bien fonctionné entre ma guesthouse et Phnom Penh... Il ne faut pas être étonné c’est relativement courant. Entre guesthouses ils s’avertissent quand des voyageurs quittent leur guesthouse pour se rendre dans une autre ville. Tout est business ! Parfois vous avez de bonnes surprises et découvrez autre chose que ce qui est proposé dans les guides.

Une fois les présentations faites, départ pour la Diamond’s guesthouse, on va tester... Elle se situe à l’angle du Old Market, il y règne un trafic très dense. Vous me direz que c’est le cas partout à Phnom Penh... Pour une superficie de 290 km2 il y a plus de 1,2 million d’habitants. Phnom veut dire colline en cambodgien et Penh, fut le nom d’une vieille dame qui découvrit 4 représentations du Bouddha sur les berges du Mékong. Elle les installa sur une colline voisine et la ville qui surgit aux alentours fut appelée Phnom Penh, la colline de Penh. Voilà pour la petite légende...

Lors de la visite de ma chambre j’étais un peu perplexe, car en voulant regarder par la petite fenêtre, sans vitre et sans moustiquaire, je pouvais toucher l’immeuble d’en face qui était en construction. Il a tout de suite remarqué mon scepticisme et s’est voulu rassurant en me disant : - No problem !

Qui vivra, verra !

Alors que je m’apprêtais à faire une petite virée dans le quartier et ses alentours, des trombes d’eau tombaient, un vrai rideau d’eau. Environ 20 mn plus tard, le calme était revenu et je me décidais à y aller mais j’ai vite déchanté.

Il a fallu que j’enlève mes chaussures ainsi que mes chaussettes car l’eau, par endroits m’arrivait jusqu’aux genoux. C’étaient l’heure de pointe, les enfants rentraient de l’école et grimpaient sur les vélos ou motos des copains afin de se mouiller un minimum. Les plus petits, essayaient de passer en courant pensant, naïvement qu’ils seraient moins mouillés. Je n’ai pas pu aller bien loin, mais j’ai quand même longé un bout du Quai Sisowath , qui longe le Tonlé Sap, toujours à pieds nus et mes chaussures fixées à mon sac à dos. Sur le chemin du retour je suis allée acheter dans un magasin : du produit de douche, du produit pour les cheveux et pour les enfants que j’allais voir lundi au centre de Kompong Cham, 40 cahiers et 40 stylos. Les stylos étaient bien mieux que ceux que j’amenais de Suisse. Le tout, pour à peine 12 dollars, ce qui fait à-peu-près 14 FRS. La patronne m’a quand même demandé ce que j’allais en faire de tout ça. Heureusement que je n’ai pas acheté à elle les 225 préservatifs... Je rigole !

Quand je lui ai dit que c’était pour aider des enfants cambodgiens, elle m’a félicité et fait un petit prix. Mon sac va vraiment être trop lourd....

Il y a un peu plus d’une heure j’ai appelé Somaly Mam sur son natel et nous avons convenu de nous voir lundi, car le centre était déjà fermé et il l’est aussi pour le week-end. Elle semblait être désolée pour moi et m’expliquait qu’elle n’avait pas vu ses enfants depuis deux semaines et qu’elle allait les rejoindre pour le week-end, à la campagne. De plus mardi elle s’envole pour l’Italie.

Avant de raccrocher elle me dit qu’elle voulait me faire visiter, le centre, quelques bordels afin de bien me rendre compte de la situation et pour finir le centre des enfants qui se trouve à environ 60 km de Phnom Penh à Kompong Cham, à la campagne. Un programme chargé mais je m’en réjouis.

Après ma petite escapade acquatique, j’ai dégusté le plat traditionnel des khmers, l’Amok avec du riz frit, curry et noix de coco ! Un vrai régal... L’Amok est un des plats le plus mangé au Cambodge et ils vous le prépare de plusieurs manières mais en règle générale il se compose de curry et de poisson.

Une douche, un peu d’anglais, la leçon 11 Susan. Au moment où je veux rentrer dans le lit je constate que le drap de ce dernier n’est pas des plus propres et contient des taches suspectes. Je le fais constater au jeune homme qui était venu me chercher à la station. Nous avons fait mon lit ensemble avec un drap propre.

Samedi 5 mai 2007, happy birthday my mother!

A 0400 je suis réveillée parce que dans la maison qui est collée à ma fenêtre, les travaux ont commencés au marteau et burin. Aux alentours de 0700 ils attaquent mon cerveau au marteau piqueur… Voilà donc une très mauvaise nuit et un très mauvais réveil. Ils auraient pu m’amener un café dans la chambre au lieu de faire trembler les cloisons de cette dernière. J’avais les yeux tellement enflés que je n’arrivais pas à les ouvrir ! Je devrais passer la tête par la fenêtre peut-être qu’en voyant mon visage ils vont partir en courant… Même la douche froide n’arrivait à me décoller les paupières.

J’ai décidé de me la jouer star, j’ai bu mon thé avec des lunettes à soleil afin de ne pas faire fuir les clients de la guesthouse. Du reste San  est venu me demander si j’avais passé une bonne nuit et quand pour toute réponse j’ai enlevé mes lunettes, il a tout de suite compris.

Ce jour-là nous étions environ 6 à quitter cette guesthouse. Il a essayé de me proposer la guesthouse d’un ami, mais j’ai détourné l’offre car cette fois-ci je voulais aller dans celle où j’étais allée il y a cinq ans et dans celle où je voulais venir à la base. Pour qu’il n’insiste pas je lui ai dit que j’allais marcher dans les rues et chercher une autre guesthouse. Marcher ? Quelle idée saugrenue que j’ai eue là… Mon sac est deux fois plus lourd qu’à mon arrivée et il fait déjà très chaud. Deux rues plus loin, un vieux m’accoste avec son cyclo-pousse. Sur mon plan de la ville, je lui indique l’endroit où je désire me rendre. Il ne parle pas anglais et visiblement ne sait pas lire alors je lui indique le boulevard principal et lui indiquerait le chemin en cours de route. Pour le transport il me demande 1,5 dollars, je lui propose 1 dollars voyant que des motos taxi me tournent autour et il accepte.

Il faut savoir qu’au Cambodge il faut toujours marchander mais faire en sorte que tout le monde soit content. Pour un cours trajet on compte 1000 riels (4000 riels c’est environ 1 dollars). Il ne faut pas comparer les prix par rapport à chez nous mais en fonction du coup de la vie au Cambodge. Il faut savoir qu’un serveur, vendeur gagnent environ 20 dollars par mois, les fonctionnaires, instituteurs, policiers, infirmiers … environ 50 dollars par mois et les gens du gouvernement gagne environ 200-300 dollars par mois. Un moto taxi gagne bien mieux sa vie, surtout ceux qui sont rattachés aux hôtels, il demande environ 8 à 10 dollars pour vous transportez une journée entière. Plusieurs d’entre eux étaient gardes dans l’armée royale mais ils ont décidé de travailler dans les motos dop car ça rapportait plus.

Au moment où mon petit chauffeur soulève mon sac, il manque de partir à la renverse. Faut dire qu’il est tout fluait, avec ses petits mollets de coq. Au moment où il le pose sur son cyclo-pousse, ce dernier décolle alors je saute vite sur le siège pour faire contre poids afin de stabiliser son engin. Encore une fois, à notre arrivée je lui donne finalement ce qu’il m’avait demandé au départ tout en lui disant : - ârkun chraeun lôk ! (Merci beaucoup monsieur).

Il est resté planté là, tout abasourdi et tout en souriant, les mains jointes il s’est incliné pour me remercier en khmer !
On dit que j’ai des mollets de caille, venez voir les siens !

Me revoilà dans ma première guesthouse, lors de mon premier voyage au Cambodge, il y a cinq ans. Rien n’a changé, mis à part deux, trois petites maisons construites mais les personnes sont toujours les mêmes. Le matin à 6 heures, il y a toujours la même vieille qui crie dans la rue pour avertir qu’elle est là avec ses coquillages à déguster. Toute la journée elle arpente les rues de Phnom Penh avec ses mollusques fermés, étalés dans un plat, en plein soleil, posés sur sa tête. Je n’ai pas osé les goûter !

Mister Rambo est toujours là, c’est un moto dop. Il y a cinq, il m’a transporté sur sa moto un peu partout dans les alentours de Phnom Penh. C’est le Jude Law cambodgien… Il y a des années il était capitaine dans la garde royale et comme il gagnait mieux sa vie en transportant des touristes sur sa moto il a quitté son ancien métier. Il ne me reconnaît pas. A l’époque j’avais les cheveux courts, platiné et des lunettes et aujourd’hui c’est tout le contraire. Il vient à ma rencontre et me sort le baratin habituel, alors je lui dis : - Eh mister Rambo ! Je me présente et il me remet. C’est le Don Juan de ses dames, c’est un grand charmeur !

Cette fois j’ai une chambre avec les wc et la douche inside pour 4 dollars. La dernière fois tout était dans le couloir et tous les locataires de l’hôtel se partageaient l’endroit.

Une fois mon sac déposé dans la chambre, je pars à la découverte des rues de Phnom Penh, si possible, celles que je n’ai pas encore visité. De temps en temps j’allais me réfugier dans des magasins pour me rafraîchir, il devait faire dans les 40°. Les cambodgiens eux-mêmes se plaignaient de la chaleur. En flânant je découvre un magasin spécialisé en papeterie. J’en suis ressortie avec 3 grandes boîtes de crayons de couleur, des tailles crayons et des gommes étant donné que j’avais déjà acheté la veille au soir le stock de stylos et cahiers. J’ai pensé aux filles de mes cours d’anglais parce que j’ai demandé a rubers (Robert)… Il y avait de beaux gros ciseaux, pour la couture, j’ai pensé aux filles de Siem Reap… et leurs ciseaux hyper lourds qui ne coupent pas ! Bon ça suffit maintenant il faut que je sorte de ce magasin !

Je suis rentrée à la guesthouse sur le coup des midis, après un peu plus de 3 heures de marche, je n’en pouvais plus, je me transformais en solution liquide, il faisait vraiment trop chaud. Une partie de mon après-midi je l’ai passée sur la véranda à écrire mon journal qui avait pris beaucoup de retard.

Vers les trois heures, je me glisse en bas de mon sofa pour enfiler mes sandales et me rendre dans un Internet café qui se trouve à 15 minutes de marche. Celui-ci a MSN Messenger et c’est vraiment pratique pour communiquer avec quelqu’un via caméra et micro. Il en existe de plus près mais les connections sont très lentes. Entre 15-20mn pour ouvrir une page web. A ma sortie du café Internet je décide de faire une petite virée à pied étant donné qu’il fait moins chaud mais avant ça je fais un saut dans un magasin pour m’acheter mes cacahuètes préférées, à la noix de coco et une bouteille d’eau. Je rejoints la place du Monument de l’indépendance en 20 minutes environ. Malgré que le terrain soit plat on fait facilement de sacrées distances et sous une chaleur parfois étouffante avec un taux d’humidité de 80%. Autour du Monument ils ont fait un immense rond point des chinois japonais courent autour de ce dernier pour y prendre des photos. Faudrait que je boive et mange un peu, on verra ça plus tard, la nuit tombe vite ici, de plus le ciel se couvre.

Aujourd’hui, au Palais Royal et devant le musée il y a eut une grande cérémonie en présence du Roi. C’est la fête des récoltes, le roi doit les bénirent ainsi que les buffles afin que les futures récoltes soient bonnes.

 A 1700 il y avait donc encore beaucoup de monde autour du Monument et dans les alentours, dans le parc où les jeunes de la capitale se retrouvent pour manger une glace, jouer au foot, jouer les séducteurs auprès des demoiselles. La nuit  m’a surprise et j’avais encore de longues heures de marche jusqu’à ma guesthouse. A l’angle de Monivong boulevard et de Sihanouk boulevard, j’aperçois pour la deuxième fois cette femme. Assise parterre, sur la route, maigre au point que l’on a l’impression que sa peau est transparente, les cheveux en bataille, plus une seule dents, les habits déchirés et sur ses genoux j’aperçois un corps qui semble inerte.

Un bébé, nu, un garçon qui semble sans vie. Je l’ai observée pendant un moment. Elle pourrait se faire écraser mais je pense que c’est le dernier de ses soucis. Les gens s’arrêtent à sa hauteur et lui donnent quelques billets. La grande majorité s’est des jeunes. Elle ne lève même pas la tête, elle évite les regards, on sent qu’elle a honte de mendier mais qu’elle n’a plus d’autres choix.

Il faut savoir qu’au Cambodge vous ne bénéficiez d’aucune aide sociale. Le Cambodge est un des pays les plus pauvres au monde. Le revenu moyen est de 200 dollars par an. Ceux  qui n’ont pas de travail et qui ne sont pas aidés par quelqu’un doivent aller demander la charité. Les parents envoient les enfants mendier car ils ont plus de chance d’obtenir de l’argent des touristes et que souvent les mères restent à la maison pour s’occuper des plus petits. Certains de ces enfants on peut les croiser au bord d’une route, même la nuit, en train de vendre des fleurs, des livres, des cartes postales et parfois leur propre corps. Pendant qu’ils essaient de gagner la vie de leur famille, ils n’ont pas la possibilité d’aller à l’école. Malheureusement au Cambodge l’école n’est pas gratuite. Les parents préféraient les envoyer à l’école et ces derniers le voudraient bien, mais dans ce cas là, pas d’argent pour manger et pour les choses indispensables pour vivre. De plus il faut payer l’uniforme, les livres et les transports. Beaucoup de parents ne peuvent se le permettre. N’oublions pas que le Cambodge a subit jusqu’ici et que ça continue. Après 90 ans d’exploitation coloniale par la France ce pays neutre (tout comme la Suisse) a été forcé par les USA de participer à la guerre du Vietnam et a été exposé à des bombardements en tapis pendant 5 ans. Des centaines de mille de civils ont perdu la vie, des millions ont été traumatisés. Trois fois plus de bombes, que sur le Japon pendant la 2ème guerre mondiale, sont tombées sur le Cambodge. Les intérêts de vie d’un petit peuple ont été sacrifiés sciemment  aux intérêts d’un plan stratégique. C’était les khmers rouges avec leur régime de terreur qui sont sortis de l’enfer de cette guerre. Eux et la guerre civile, par la suite, ont décimé la population d’un quart.
Aujourd’hui, des gens sont tués ou gravement blessés chaque jour par des mines et des grenades non éclatées. Le stationnement des soldats ONU africains a offert au Cambodge le taux du SIDA le plus élevé d’Asie.

Pour en revenir à ma petite dame, je lui ai donné de l’argent et mon krama pour qu’elle le mette à son bébé. Au moins ce soir, elle et son enfant pourront manger et elle ne vendra pas son petit… Quand je l’ai quittée elle continuait à psalmodier, tout en levant les bras au ciel et les reposants au sol. Elle se faisait pratiquement rouler sur les mains.

 
Dimanche 6 mai 2007 :

Une journée de marche, de 0900 à 1500. Ma première expédition fut pour le Vat Phnom. Vat qui veut dire temple et Phnom, colline. C’est donc un temple juché sur une colline. Il est juché sur une bute boisée, seul relief de la ville, haut de 27m. Il y a bien évidemment toute une légende autour de ce site, mais j’irai à l’essentiel. La première pagode fut érigée en 1373 pour abriter quatre statues du Bouddha, déposées par les eaux du Mékong et découverte par une femme nommée Penh. Beaucoup viennent sur ce site pour prier pour la réussite d’un examen ou dans des affaires. Pour se promener le dimanche en famille. Mendiants, gamins des rues, vendeurs de boissons, de nourriture pour les singes, qui se promènent en toute liberté.

 

Vous pouvez également faire le tour de la bute à dos d’éléphants. Les amputés qui vous attendent au pied des marches afin de vous vendre un livre, des cartes et les vendeurs d’oiseaux en cage. Une sorte de moineau, on paie pour les libérer et en leur rendant leur liberté on fait un vœu. Il semblerait qu’ils sont dressés pour revenir dans leur cage !

 

Je suis restée un peu plus d’une heure à jouer avec des enfants débraillés, tout crottés et avec des blessures purulentes. Ils me demandaient de l’argent et moi je leur donnais des ballons. Ils se sont vite passés le mot et sont arrivés en courant vers moi avec leur plus beau sourire. Pendant cette heure là, ils ne se préoccupaient plus de mendier mais de jouer. Comme feraient tous les enfants de leur âge !

le traité Franco-Siamois / mars 1907 / Battambang-Siem Reap

L'horloge fleurie de Phnom Penh qui peut facile rivaliser avec celle de Genève


Dès que je faisais une démonstration sur le gonflage du ballon et sur le dégonflage en le faisant siffler, ils partaient dans des éclats de rire et me tendaient  leur ballon afin que je les gonfle. A la dernière minute j’ai réalisé que je ne pouvais pas prendre ce risque-là. Certains enfants avaient une mauvaise toux, pour la plupart des blessures purulentes sur tout le corps, des marques, comme si ils avaient été battus et entre eux ils s’enlevaient les poux dans les cheveux. Ils sont pourtant super craquant !

 

Alors, pour chacun, je sortais un nouveau ballon de mon sac que je gonflais immédiatement… Du coup ils avaient un ballon supplémentaire et étaient encore plus content. Dès que l’ont visionnaient les photos sur mon appareil ils s’attroupaient tous autour de moi, me sautaient dessus, se bousculaient et parfois se donnaient des coups. Je me retrouvais avec deux, trois enfants sur le dos ! C’est après, une fois partie, une fois l’euphorie retombée que j’ai pensé, entre autre, aux poux !
La masquotte de l’équipe s’était un petit garçon, d’environ sept ans avec une malformation congénitale des deux avant bras. En guise de mains, des « pinces de Omar », qui se trouvaient à la place de l’articulation du coude, cette dernière était inexistante. Un sacré bonhomme celui-là. Il voulait être sur toutes les photos au point qu’il sautait devant l’objectif en tout temps, un vrai marsupilami !

 


HomeAssociation AVECProjetMon journal khmerLivres et FilmsGuestbook
Suite du 3 au 6 mai
Du 6 au 9 mai
Du 9 mai au 11 mai
Du 11 mai au
Tout en vrac
Contacts - Liens